Une vitesse plus adaptée aux véhicules d’aujourd’hui : 150 km/h sur les grandes autoroutes de ce pays voisin de la France

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• Un changement bien réel sur certains axes européens
  • Un dispositif encadré et dynamique
• L’Italie n’a pas attendu 2025
• La France reste à l’écart, pour l’instant
• Et demain, vers une Europe à deux vitesses ?

Il y a des chiffres qui provoquent un léger vertige quand on les lit pour la première fois. 150 km/h. C’est désormais la nouvelle limite de vitesse sur quelques tronçons autoroutiers… mais pas en France. La décision, prise par un pays frontalier, remet sur la table le débat sur l’adéquation entre nos infrastructures routières et les performances de nos véhicules modernes.

Un changement bien réel sur certains axes européens

Depuis la fin du mois de septembre, la République tchèque a officiellement instauré une vitesse maximale de 150 km/h sur un tronçon spécifique de son réseau autoroutier. Cette portion de 50 kilomètres, située sur l’autoroute D3 entre les villes de Tábor et České Budějovice, est devenue une véritable vitrine technologique et expérimentale pour le pays.

Le gouvernement justifie cette hausse par une adaptation à la réalité des infrastructures modernes et des performances accrues des véhicules récents. C’est un argument entendu depuis longtemps, mais rarement appliqué avec autant de clarté.

Un dispositif encadré et dynamique

Contrairement à ce que cette annonce pourrait laisser croire, cette nouvelle vitesse maximale ne sera pas une généralité. Elle s’applique uniquement quand les conditions de circulation et météorologiques sont réunies. En cas de pluie, brouillard ou trafic dense, la vitesse maximale redevient automatiquement 130 km/h.

Pour garantir cette souplesse, les autorités tchèques ont installé un système de panneaux intelligents, capables d’ajuster l’affichage en temps réel. Ce dispositif repose sur :

• Des capteurs météorologiques en bord de route
• Un suivi du trafic via caméras et radars
• Un système centralisé de contrôle des limitations

« Cette vitesse plus élevée n’est autorisée que lorsque tout est optimal. C’est une sorte de récompense pour ceux qui roulent quand les conditions s’y prêtent, avec des véhicules bien entretenus, sur une chaussée parfaitement adaptée »

Milan Novák, responsable régional de la sécurité routière tchèque

L’Italie n’a pas attendu 2025

L’Italie a, de son côté, enclenché la même dynamique dès 2024 sur certains tronçons autoroutiers sélectionnés pour leur qualité et leur faible sinistralité. Là aussi, les 150 km/h ne sont pas une norme mais une possibilité, activable uniquement si les conditions sont idéales.

Le tableau ci-dessous synthétise la situation actuelle dans deux des pays voisins de la France :

La France reste à l’écart, pour l’instant

Chez nous, l’idée n’est même pas à l’agenda. La limitation à 130 km/h fait partie du paysage, et l’attention se porte davantage sur une réduction des vitesses, notamment en périurbain. Certaines voix militent pour une baisse à 110 km/h sur autoroute pour des raisons environnementales.

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La hausse à 150 km/h, elle, ne trouve guère d’écho dans les services de l’État ni chez les experts de la sécurité routière. Une source au sein du ministère des Transports m’a confié que « le débat n’est pas d’actualité, ni souhaité à court terme ».

Et demain, vers une Europe à deux vitesses ?

Les expérimentations italienne et tchèque pourraient ouvrir la voie à un modèle européen à plusieurs niveaux, où chaque pays ajuste ses limitations en fonction de ses infrastructures et de ses priorités politiques. L’Allemagne, pays le plus clément en matière de limitations sur autoroute, reste une singularité mais observe attentivement les choix de ses voisins.

Quant à savoir si ces nouvelles limitations augmentent le risque d’accidents, les autorités mettent en avant une approche « data-driven ». En d’autres termes : tant que les chiffres ne montrent pas une hausse des accidents graves, les tests seront poursuivis, voire étendus.

« Si les conducteurs jouent le jeu et que le système prouve son efficacité, d’autres pays pourraient suivre. Mais cela suppose un haut niveau de discipline, autant individuel qu’institutionnel. »

Milan Novák, responsable régional de la sécurité routière tchèque

L’idée d’adapter les limitations aux réalités actuelles fait son chemin, mais elle heurte aussi les convictions forgées depuis des décennies. Une chose est sûre : 150 km/h interroge. Et chacun aura son mot à dire sur la route.