La banque centrale européenne conseil de garde exactement cette somme en liquide chez soi

Dans cet article Dans cet article

• Une idée qui fascine et inquiète
• Une recommandation qui n’existe pas officiellement
• Des recommandations alternatives existent
• Une ligne de sécurité fiscale à ne pas franchir
• Conserver du cash : entre autonomie et réalité du numérique
  • Ce qu’il faut retenir

La Banque centrale européenne conseille de garder exactement cette somme en liquide chez soi. C’est du moins ce que beaucoup affirment après avoir entendu des déclarations relayées par plusieurs canaux ces derniers mois. Mais quelle est cette somme, et quels en sont les fondements ? Après discussions avec des experts, examen de documents internes et analyse de recommandations nationales, la réalité s’avère à la fois plus nuancée et révélatrice des préoccupations actuelles.

Une idée qui fascine et inquiète

Depuis plusieurs années, le climat d’incertitude économique et géopolitique pousse une partie de la population à prévoir une certaine somme d’argent liquide à la maison. Une précaution inspirée autant par la crainte d’un effondrement temporaire des systèmes bancaires que par un simple bon sens domestique.

C’est dans ce cadre que certaines personnes soutiennent que la Banque centrale européenne (BCE) aurait établi une somme exacte à conserver. Quand j’ai interrogé André M., un retraité de 67 ans vivant à Strasbourg, il m’a assuré détenir la “recommandation officielle” :

“Ils ont dit à la radio que c’était 200 euros par personne. Pas moins, pour pouvoir tenir quelques jours en cas de problème bancaire.”

Une recommandation qui n’existe pas officiellement

En réalité, après avoir passé en revue les publications de la BCE et échangé avec plusieurs analystes monétaires, aucun document ne stipule une somme précise recommandée par l’institution européenne à garder chez soi. La BCE documente les comportements des citoyens en matière de paiement, mais ne prescrit rien quant à la conservation de cash à domicile.

Cependant, certaines statistiques issues d’enquêtes menées par la BCE éclairent sur les pratiques en vigueur dans l’Union européenne :

• Les Belges possèdent en moyenne 55 euros en poche le matin.
• 70 % des Belges ne gardent aucun argent liquide chez eux.
• Dans la zone euro, environ 39 % des achats en magasin sont réglés en espèces.
• Près de 40 % des billets en circulation sont conservés dans le cadre de la thésaurisation.

Des recommandations alternatives existent

Faute de position officielle de la BCE, certaines entités nationales prennent le relais. Aux Pays-Bas, le National Forum on the Payment System recommande un montant minimum de liquide à conserver en cas de crise technologique ou de défaillance bancaire. Ces montants sont calculés pour répondre aux besoins quotidiens durant trois jours :

“Je préfère me baser sur ce genre de conseil que sur des rumeurs”, m’a confié Florence L., mère de trois enfants à Marseille. “On ne sait jamais. J’ai 250 euros en billets bien planqués, ça me rassure.”

Une ligne de sécurité fiscale à ne pas franchir

Pour ceux qui envisagent de conserver des sommes plus importantes à domicile, une autre contrainte émerge : la législation fiscale française. À partir de 10 000 euros d’argent liquide, il devient impératif de pouvoir justifier l’origine de ces fonds au risque de déclencher une enquête du fisc.

Cela ne signifie pas qu’il est illégal de garder plus, mais cela impose des précautions :

• Conserver la preuve des retraits bancaires.
• Ne pas fractionner de manière artificielle les retraits.
• Déclarer toute somme dépassant 10 000 euros en voyage à l’étranger.

La ligne est donc mince entre précaution raisonnable et prise de risque judiciaire.

Conserver du cash : entre autonomie et réalité du numérique

À mesure que les paiements dématérialisés prennent le pas sur l’argent liquide, une partie du débat touche aussi à la liberté : pouvoir payer sans intermédiaire, garder le contrôle sur ses dépenses, se prémunir contre les fermetures de guichets ou pannes de réseaux.

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Ce rapport au cash change selon les générations, les contextes sociaux, et les événements récents, comme les pannes de terminaux ou les blocages de sites bancaires en temps de crise. Une tendance se dessine : conserver un petit coussin de sécurité semble encore avoir sa place même à l’ère des crypto-monnaies et des cartes sans contact.

Ce qu’il faut retenir

La BCE ne conseille pas formellement une somme précise à garder chez soi. Mais entre recommandations nationales, seuils de justification fiscale et habitudes empiriques, un consensus de prudence semble se former autour de 70 à 200 euros par adulte, voire plus selon la composition du foyer.

Reste à chacun de jauger où placer la frontière entre la prévoyance et l’inutilité, entre l’autonomie et la paranoïa. “Pour moi, 150 euros bien cachés, c’est l’équilibre parfait. Ni trop, ni pas assez”, m’a glissé André, en refermant doucement son vieux portefeuille.