Dans cet article Dans cet article
Dans la continuité des ajustements engagés sur l’assurance chômage, le gouvernement modifie à présent les règles du jeu pour les retraités. Ceux âgés de plus de 65 ans sont directement concernés par une série de changements fiscaux et sociaux, qui redistribuent les cartes d’un fragile équilibre budgétaire.
Fisc : le coup de rabot sur l’abattement de 10%
Dès cette année, l’abattement forfaitaire de 10% sur les pensions est remplacé par un montant fixe de 2 000 euros par retraité. Présentée comme une mesure de simplification par Bercy, cette réforme entraîne en réalité une hausse d’impôts pour près d’un quart des retraités actuels.
Pour un retraité percevant 25 000 euros par an, l’ancien abattement représentait 2 500 euros exonérés. Avec le nouveau forfait, ce sont désormais seulement 2 000 euros déduits. 500 euros supplémentaires sont donc intégrés à l’assiette imposable. Le ministère de l’Économie justifie cette mesure par la volonté de « mieux cibler les allégements fiscaux ».
« J’étais déjà vigilant sur mes dépenses, mais là, je vais devoir sérieusement rogner sur certaines choses », confie Gérard, 72 ans, ancien cadre technique à la retraite depuis 2018. « On a l’impression qu’après les chômeurs, c’est notre tour. »

Revenus modestes épargnés, hauts revenus sollicités
La réforme ne touche pas tous les retraités de manière égale. D’après les chiffres que j’ai pu obtenir auprès de la direction générale des finances publiques, seuls les foyers percevant plus de 20 000 euros annuels par personne verront concrètement leur impôt augmenter.
En revanche, les retraités aux revenus plus faibles ne subissent aucun changement, et certains pourraient même bénéficier d’un ajustement de leurs contributions sociales.
Contributions sociales : seuils relevés, taux inchangés
Les seuils servant à calculer les taux de CSG (Contribution sociale généralisée) ont été actualisés de 4,8% pour tenir compte de l’inflation. Cela peut aboutir à un basculement dans une tranche plus douce, voire à une exonération partielle pour certains contribuables.
- CSG : 8,3% pour les pensions élevées
- CSG médian : 6,6%
- CSG réduit : 3,8%
- CRDS : 0,5% (inchangé)
- CASA : 0,3% (pour les taux médian et plein)
Cela reste néanmoins technique et peu lisible pour les bénéficiaires, ce que pointent plusieurs associations de défense des retraités.
Revalorisation des pensions : un maigre ajustement
Autre annonce phare : la revalorisation générale des pensions de base de 2,2% au 1er janvier. Ce relèvement suit, de façon partielle, l’évolution des prix. Or, l’inflation sur les produits de consommation courante dépasse régulièrement ce chiffre pour les ménages les plus âgés. En pratique, cela signifie que la hausse sera perceptible mais insuffisante pour compenser la perte de pouvoir d’achat réelle.
« Chaque début d’année, on se dit qu’on va respirer un peu, et finalement, on découvre que ça couvre à peine l’augmentation du chauffage », ajoute Gérard avec amertume.

Barème fiscal 2025 : une indexation minimale
Le barème de l’impôt sur le revenu a été ajusté de 1,8%, bien en deçà de l’inflation annuelle cumulée selon l’INSEE. Voici les nouvelles tranches appliquées :
Tranche de revenu imposable | Taux d’imposition |
---|---|
Jusqu’à 11 642 € | 0% |
De 11 643 € à 29 780 € | 11% |
De 29 781 € à 85 503 € | 30% |
De 85 504 € à 185 094 € | 41% |
Au-delà de 185 094 € | 45% |
Retraite progressive : des conditions assouplies
Pour les seniors encore en emploi, dès 60 ans, la retraite progressive devient accessible à tous à partir du 1er septembre. Cette possibilité permet de réduire son activité tout en percevant une fraction de sa pension. Une mesure saluée dans les entreprises notamment pour les métiers physiques.

Une stratégie d’ajustement budgétaire
Avec un déficit public structurel en hausse, ces ajustements ciblent les retraités non pas en bloc, mais en différenciant selon les niveaux de revenus. Les plus aisés contribuent davantage, les plus modestes sont épargnés, et certains pourraient même légèrement gagner en net après application des seuils CSG améliorés.
Crise ÉconomiqueForte régression du nombre de don à l’arrondi supérieur dans les supermarchés : les caissières vont devoir sortir les argumentsReste que cette dynamique laisse un goût amer à une large frange des retraités, jusqu’ici relativement épargnée par le tour de vis fiscal. Entre sentiment d’effort constant et perte progressive d’avantages, nombre d’entre eux redoutent que cette logique ne s’amplifie lors des prochaines lois de finances.
Donc si je comprends bien, certains vont payer plus d’impôts mais pas tout le monde ? 🤔
Franchement, est-ce que quelqu’un comprend vraiment ces histoires de CSG et de tranches ? Moi j’y perd mon latin.
Encore une réforme qui tombe sur ceux qui ont cotisé toute leur vie… On paie toujours plus !