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La rentrée 2025 pourrait bien apporter un bol d’air bienvenu à des millions de retraités du secteur privé. En effet, une revalorisation des pensions complémentaires Agirc-Arrco est prévue pour novembre, à un moment où la stabilité des retraites de base reste incertaine. Plusieurs sources proches du dossier évoquent des hausses modérées mais solides, portées par une situation financière jugée suffisamment saine pour accorder un ajustement positif des montants versés.
Une revalorisation automatique chaque novembre
Comme chaque année, les retraites complémentaires versées par l’Agirc-Arrco seront revues à la hausse en novembre. Le niveau de cette revalorisation dépend d’un mécanisme fixé par les partenaires sociaux, incluant notamment le niveau d’inflation hors tabac. Le point de retraite, qui sert de base au calcul, sera donc revalorisé pour tenir compte de la hausse des prix.
En 2024, cette augmentation avait atteint +1,6 %, apportant un soulagement bienvenu dans un climat de forte tension sur le pouvoir d’achat. Pour 2025, les premières projections tablent sur une hausse oscillant entre 0,6 % et 1,4 %, selon les estimations basées sur les données de l’Insee et les marges de manœuvre financières des caisses complémentaires. L’annonce officielle interviendra courant octobre, avant une mise en application au 1er novembre.

Ce que cela signifie concrètement pour les retraités
En termes concrets, cette hausse, même modérée, aura un impact visible sur les montants perçus chaque mois. À titre d’illustration, voici quelques projections selon le pourcentage de revalorisation retenu :
Pension actuelle | +0,6 % | +1 % | +1,4 % |
---|---|---|---|
800 € | 804,80 € | 808,00 € | 811,20 € |
1 000 € | 1 006 € | 1 010 € | 1 014 € |
2 000 € | 2 012 € | 2 020 € | 2 028 € |
4 000 € | 4 024 € | 4 040 € | 4 056 € |
Un mécanisme indexé sur l’inflation, mais ajustable
Le calcul de la revalorisation repose sur l’inflation hors tabac estimée pour l’année. Pour 2025, l’Insee projette une hausse des prix aux alentours de 1 %. La gouvernance Agirc-Arrco prévoit un abattement de 0,4 point par précaution, ce qui fixerait la revalorisation plancher à +0,6 %.
Mais les règles permettent également d’ajuster à la hausse, jusqu’à +1 %, voire légèrement plus. En 2024 par exemple, le conseil d’administration avait décidé d’appliquer une hausse de 1,6 %, soit plus que la stricte mécanique, en invoquant la solidité de la trésorerie (plus de 86 milliards d’euros de réserves en fin d’année).
Une pression sur le pouvoir d’achat en toile de fond
Pour les 13,5 millions de bénéficiaires du régime Agirc-Arrco, le moindre ajustement à la hausse est bienvenu. Les témoignages recueillis montrent une attente forte autour de cette revalorisation, parfois perçue comme un moyen de respirer un peu face à la montée des prix des produits du quotidien.
« Je vois mes courses alimentaires grimper de 10 à 15 € par semaine. Si ma retraite augmente, même de quelques euros, ça compense l’écart. On prend ce qu’on peut », confie Alain Mourad, retraité de 69 ans à Rennes, qui perçoit environ 1 150 € de retraite complémentaire mensuelle.
Ces augmentations, même modestes, rassurent une partie de la population pour qui chaque euro compte. Mais elles rappellent aussi les fragilités du système dans son ensemble. Car si l’Agirc-Arrco peut se permettre ce geste, c’est aussi grâce à une gestion prudente et un financement essentiellement assuré par les cotisations patronales et salariales passées.

Une dissonance croissante avec les retraites de base
Par contraste, les retraites de base du régime général font face à des projections bien plus incertaines. Des responsables de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) évoquent en coulisses la menace d’un gel des pensions de base en 2026 dans l’hypothèse d’un déficit aggravé. Cette épée de Damoclès contraste avec la relative stabilité du régime complémentaire. Une situation qui pourrait accentuer les écarts de traitement entre les retraités du privé selon leur niveau de pension et leur structure de revenus.
Rendez-vous en octobre pour les chiffres définitifs
Le conseil d’administration Agirc-Arrco devrait rendre sa décision à la mi-octobre. La revalorisation actée entrera en vigueur automatiquement au 1er novembre, visible dès le versement du mois mentionné. Les pensionnés n’auront rien à faire.
Bonne nouvelle donc pour les retraités affiliés : même si les hausses restent contenues, elles existent. Et dans un contexte marqué par les inquiétudes budgétaires et une inflation persistante, c’est déjà une victoire en soi. Le débat reste cependant ouvert : ces ajustements suffisent-ils à préserver le pouvoir d’achat à long terme ?
C’est bien beau mais l’inflation est largement supérieure… on perd toujours du pouvoir d’achat.
Est-ce que cette revalorisation concerne aussi les veufs et veuves qui touchent une réversion ?
Merci pour cette info, j’attendais justement de savoir si ma pension allait évoluer 😊
0,6 %… c’est vraiment pas énorme, ça couvre à peine l’augmentation du prix du pain !
Enfin une bonne nouvelle pour nos anciens, même si ça reste modeste.