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Voiture radard : voici les nouvelles régions de France où des véhicules privés sont déployés

Des voitures banalisées sillonnent désormais les routes de régions jusqu’alors épargnées. Le dispositif s’intensifie, et les automobilistes commencent à en ressentir les effets, parfois sans le savoir. Un virage discret mais structuré.

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Le dispositif des voitures radars privées, ces véhicules banalisés conduits par des salariés d’entreprises prestataires pour le compte de l’État, continue son déploiement. Alors que certains automobilistes pensent encore que seuls les véhicules des forces de l’ordre peuvent les flasher, la réalité sur le terrain est bien plus vaste, surtout depuis la dernière vague d’expansion.

Une expansion stratégique dans trois nouvelles régions

Depuis le début de l’année 2025, trois nouvelles régions ont intégré le programme : Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces territoires rejoignent les huit régions déjà concernées depuis mars 2023 par cette externalisation progressive du contrôle de la vitesse sur les routes françaises.

Concrètement, cela signifie que des voitures conduites par des agents de sociétés privées, comme Mobiom ou Atos Sécurité, circulent désormais quotidiennement pour détecter et enregistrer les excès de vitesse des usagers — sans les arrêter. Le tout se passe dans l’anonymat presque complet d’une berline quelconque, garée sur le bord de la route ou glissant innocemment sur voie rapide.

Le calendrier de déploiement est déjà bien avancé

La montée en charge de ces dispositifs s’est conduite à un rythme soutenu dans les nouveaux territoires couverts. Voici, pour chaque région, les départements déjà concernés et les dates de démarrage :

Auvergne-Rhône-Alpes

Département Date de déploiement
Ain (01) Juillet 2025
Allier (03) Mai 2025
Ardèche (07) Juin 2025
Cantal (15) Juin 2025
Drôme (26) Août 2025
Isère (38) 4 octobre 2025
Loire (42) 16 août 2025
Haute-Loire (43) Octobre 2025
Puy-de-Dôme (63) Octobre 2025
Rhône (69) 15 septembre 2025

Occitanie

  • Aude : depuis le 15 avril 2025
  • Aveyron : depuis le 15 mai 2025
  • Gard : depuis juin 2025
  • Ariège : depuis juin 2025
  • Hérault : doté de 5 véhicules dès octobre 2025

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour sa part, a entamé le déploiement dès septembre, avec des véhicules désormais opérationnels dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes. Var et Alpes-de-Haute-Provence suivront avant la fin d’année, selon nos informations.

Un réseau national qui approche de la saturation

Avec ces dernières extensions, le parc total des voitures radars privées en France atteint désormais 550 unités. Cela porte à plus de 60 le nombre de départements surveillés par ces dispositifs technologiques, qui multiplient les contrôles tout en réduisant la présence visible des forces de l’ordre.

Les marges techniques appliquées permettent néanmoins d’éviter les excès de rigueur. Par exemple :

  • Au-delà de 100 km/h : tolérance de 10 %
  • En dessous de 100 km/h : marge de 10 km/h

Concrètement, un conducteur ne sera verbalisé en agglomération qu’à partir de 61 km/h, ou dès 146 km/h sur autoroute. Ces données, bien que rassurantes pour certains, posent question sur le rôle réel de ces voitures : prévention ou sanction différée ?

Les automobilistes face à une surveillance étendue

Sur le terrain, les réactions sont contrastées. J’ai croisé Éric, 47 ans, commercial originaire de l’Hérault, qui a repéré pour la première fois un véhicule radar privé en circulant entre Lunel et Nîmes :

« Il n’y avait aucun panneau d’annonce, rien. Je ne l’ai su qu’en recevant l’amende quinze jours plus tard. Un Ford sans gyrophares, clim éteinte, vitres fermées. C’est impossible à repérer, même pour moi qui fais plus de 2000 km par mois. »

Le dispositif n’est pas nouveau, mais sa portée s’accroît. Les pouvoirs publics défendent la mesure comme un moyen de libérer du temps aux forces de l’ordre sur d’autres missions. De leur côté, certains automobilistes évoquent une logique avant tout financière, et l’opacité du contrat liant les sociétés privées à l’État n’aide pas à apaiser les doutes.

Une privatisation qui progresse, deux régions toujours épargnées

À l’exception de l’Île-de-France et de la Corse, désormais seules non concernées par cette logique externalisée, l’ensemble du territoire est touché par ces radars mobiles. Il convient de rappeler que des véhicules conduits directement par des gendarmes ou policiers peuvent toujours opérer dans toutes les régions, y compris celles non couvertes par les délégations au privé.

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Quant à savoir si cette couverture quasi totale du territoire entraînera une baisse durable des vitesses excessives, les premiers chiffres seront scrutés de près dans les mois à venir. Reste à voir si la discrétion des voitures radars privées fera pencher la balance vers plus de civisme routier… ou plus d’amertume.

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