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Fin du controle technique biennal : il sera désormait valable uniquement 12 mois pour plusieurs milliers de véhicules

Certains automobilistes français s'étonnent : leur prochain contrôle technique est avancé d'un an. Un changement subtil, mais ciblé, qui n’échappe pas aux plus vigilants. Quel est donc ce basculement qui ne dit pas son nom ?

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Depuis plusieurs semaines, des propriétaires de véhicules reçoivent une notification inattendue : leur prochain contrôle technique ne sera pas prévu dans deux ans, comme jusqu’alors, mais dès l’an prochain. Ce changement n’est pas encore généralisé, mais il concerne déjà plusieurs milliers de véhicules, et le mouvement pourrait s’amplifier dans les prochains mois. En cause, une mesure discrète et ciblée liée à l’état des véhicules anciens et à la pression européenne sur la sécurité routière.

Une validité ramenée à 12 mois pour certains véhicules

Le contrôle technique, jusque-là obligatoire tous les deux ans pour les véhicules de plus de quatre ans, voit sa périodicité réduite à une année pour une partie du parc roulant français. Ce durcissement ne découle pas d’une réforme globale, mais s’applique à des profils de véhicules bien identifiés. En première ligne : les véhicules âgés de plus de dix ans, affichant un kilométrage élevé ou ayant présenté plusieurs défaillances lors de précédents contrôles.

Derrière cette mesure : une logique de prévention. Le ministère délégué aux Transports a laissé entendre, à demi-mot, que l’objectif est d’anticiper les risques liés à l’usure prématurée de certains organes sensibles sur les véhicules vieillissants. Interrogé, un agent du réseau Sécuritest m’a confirmé une tendance croissante dans les centres :

“Nous voyons de plus en plus de clients dont la validité du contrôle est réduite à un an. Ils sont surpris, parfois mécontents, mais c’est souvent lié à des antécédents techniques ou à la vétusté de leur véhicule.” — Martial G., contrôleur technique à Clermont-Ferrand

Quels sont les profils concernés ?

Ce dispositif, que l’administration refuse d’assimiler à une réforme, repose sur une évaluation conjointe des données du contrôle technique précédent et de l’historique des réparations. Selon plusieurs sources dans le secteur, voici les conditions typiques qui peuvent mener à une validité de seulement 12 mois :

  • Véhicule de plus de 10 ans avec plus de 200 000 km au compteur
  • Défauts récurrents lors des deux derniers contrôles
  • Défaillance majeure ayant nécessité une contre-visite
  • Signalement par un professionnel de l’automobile d’un état inquiétant

Ce ciblage soulève des questions. Une automobiliste interrogée, propriétaire d’une Peugeot 307 diesel de 2007, m’explique avoir reçu un certificat indiquant une échéance à 12 mois après son dernier contrôle valide :

“Je n’avais jamais eu ça. La voiture passait sans souci, mais cette fois, on m’a dit que les freins commençaient à fatiguer. Pas de contre-visite, mais quand même une durée réduite. Je trouve que c’est injuste si on n’a pas été officiellement recalé.” — Sophie M., résidente à Angoulême

Vers un élargissement en 2026 ?

Si cette restriction reste pour l’instant ponctuelle, plusieurs acteurs du secteur commencent à envisager un cadre plus officiel. Des consultations techniques sont déjà en cours entre les réseaux de contrôle et le Conseil national de sécurité routière (CNSR). Objectif : standardiser les critères qui permettent ou non de maintenir le rythme biennal du contrôle.

En réalité, cette avancée partielle semble servir de ballon d’essai à une hypothèse plus large soutenue par Bruxelles : celle d’un retour du contrôle annuel pour les véhicules les plus anciens. La France, jusque-là vent debout contre une application généralisée, pourrait ainsi anticiper une part de la directive européenne sans avoir à l’officialiser.

Les raisons de cette vigilance accrue

L’une des motivations évoquées tient à l’impact direct sur la sécurité routière. Plusieurs études commandées dans le cadre du projet européen EU Roadworthiness ont mis en lumière un lien entre âge du véhicule et gravité des accidents. Pourtant, le gouvernement reste frileux à l’idée d’imposer un contrôle annuel à tous, invoquant – à juste titre – le coût supplémentaire pour les ménages.

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Voici une comparaison entre les deux régimes possibles :

Type de contrôle Périodicité Coût estimé annuel Public concerné
Contrôle biennal Tous les 2 ans ~40 € Tous les véhicules standards de plus de 4 ans
Contrôle annuel ciblé Tous les ans ~80 € Véhicules > 10 ans / problèmes récurrents

Pas (encore) une obligation généralisée

Contrairement aux craintes exprimées sur certains forums ou relayées par des publications approximatives, aucun décret national n’impose à ce jour le contrôle technique annuel pour l’ensemble des véhicules particuliers. La loi française reste alignée sur le schéma classique : un premier contrôle à 4 ans, puis un passage tous les deux ans.

Néanmoins, la mise en œuvre de critères dynamiques montre que les règles peuvent se durcir sans changement législatif apparent. Une flexibilité qui permet d’agir vite sur des cas considérés comme à risque, sans pour autant déclarer une réforme officielle.

“C’est une manière détournée de préparer l’opinion publique à un durcissement, sans l’imposer à tous d’un coup. Les professionnels s’y adaptent vite, mais pour les conducteurs, cela peut créer de l’incompréhension, voire un sentiment d’iniquité.” — Martial G., contrôleur technique

La vigilance reste donc de mise pour les propriétaires de véhicules anciens. Un carnet d’entretien à jour et des réparations réalisées à temps sont, plus que jamais, les garants d’un maintien du régime biennal. Sinon, c’est une vérification annuelle qui attendra ces conducteurs… en silence.

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28 réponses sur « Fin du controle technique biennal : il sera désormait valable uniquement 12 mois pour plusieurs milliers de véhicules »

  1. Encore les automobilistes vache a lait qui vont encore devoir mettre la main au portefeuille a cause de cet Europe
    Faut arrete cette comédie j ai une A5 vous allez me dire que ce véhicule se dégrade en un an …. stop a cette mascarade étouffante

    Répondre

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