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Quand on est dirigeant d’entreprise, perdre son permis peut rapidement devenir un handicap professionnel. L’impossibilité de se rendre à des rendez-vous, l’image ternie auprès des partenaires, ou tout simplement le stress du quotidien mal organisé faute de mobilité individuelle. Pourtant, certains parviennent à contourner l’impasse en récupérant quatre points sans attendre des années.
Une méthode simple, rapide, mais peu connue
Il ne s’agit pas ici d’un passe-droit accordé aux puissants, ni d’un subterfuge légalement douteux. C’est un stage de récupération de points, parfaitement encadré par la loi, et accessible à tous. Mais certaines catégories professionnelles y ont recours avec une fréquence plus marquée, et surtout, dans des conditions fiscales avantageuses. « Nos principaux clients sont des chefs d’entreprise », m’indique sans détour Fabien M., responsable régional pour un centre de stages agréé.
« La majorité de nos demandes proviennent de dirigeants, professions libérales ou cadres sup. Clairement, pour eux, le permis est un outil de travail. Ils ne peuvent pas se permettre de le perdre. »
Il faut dire que l’astuce consiste autant à anticiper les problèmes qu’à bénéficier des bonnes dispositions administratives. Une récupération jusqu’à quatre points est possible une fois par an, pour un tarif variant généralement entre 220 et 270 euros. La différence ? Certaines entreprises prennent en charge ce montant, notamment quand les déplacements sont liés à l’activité professionnelle.

Un dispositif légalement encadré
Un stage doit durer deux jours consécutifs, 14 heures en tout. Il ne peut être effectué plus d’une fois par an. Pour qu’un conducteur y soit admissible, il doit avoir perdu au moins un point, mais pas avoir un retrait total de points. Ces formations, animées par un binôme de professionnels agréés (souvent un psychologue et un spécialiste de la sécurité routière), ne sont ni des examens ni des cours classiques. Elles visent davantage à sensibiliser à la conduite et à ses conséquences.
Méthode | Points récupérés | Fréquence | Coût moyen | Légalité |
---|---|---|---|---|
Stage de récupération | 4 points | 1 fois/an | 220 à 270 € | Légal |
Attente automatique | Variable | 6 mois à 3 ans | Gratuit | Légal |
Marché noir (fausse déclaration) | Jusqu’à 12 points illégalement | Variable | 150 à 500 €/point | Illégal |
Un avantage fiscal pour les entreprises
Ce que peu de conducteurs savent, c’est qu’une entreprise peut légalement financer le stage de récupération de points de son salarié ou de son dirigeant. Du moment que cette capacité de conduite est justifiée pour des motifs professionnels, la formation entre dans les charges déductibles de l’entreprise. Certains organismes vont même plus loin en proposant :
- Des inscriptions groupées avec facturation centralisée
- Des stages prioritaires, parfois organisés en entreprise
- Un accompagnement administratif pour récupérer la TVA
Des groupes comme Permisécurité ou PointsPro proposent déjà de tels packs, souvent sur mesure, à destination des entreprises. Le marché a même récemment vu fleurir des services en ligne privilégiant les chefs d’entreprise pressés, incluant des créneaux le week-end et même l’accès à des stages en province pour éviter l’embouteillage des grandes villes.
Quand la légalité prime sur le risque
Face à cette solution simple, reste une réalité plus trouble : le marché noir. On y trouve des offres pour « revendre » ses points contre rémunération, généralement entre 150 et 500 euros selon la gravité de l’infraction. Mais ces montages – consistant souvent à faire endosser la responsabilité de l’infraction par un tiers – sont hautement risqués. La justice y voit une fausse déclaration, passible de peine de prison et d’amendes lourdes. Une brigade spécialisée existe même à Paris, dédiée à la traque de ces pratiques sur les plateformes en ligne.
« On nous propose souvent de payer pour qu’un proche prenne les points à notre place. Mais c’est risqué, surtout pour un chef d’entreprise. Perdre son permis, c’est dur. Finir avec un casier, c’est pire. »
Cette stratégie opaque attire malgré tout certains conducteurs en situation critique, notamment ceux qui ont déjà perdu beaucoup de points ou attendent leur stage de rattrapage annuel. Mais elle reste marginale selon les professionnels du secteur. Les stages légaux, même imparfaits, s’imposent comme l’outil de référence pour les chefs d’entreprise décidés à rester dans les clous tout en protégeant leur activité.

Une astuce ou simplement un bon réflexe ?
L’astuce n’en est peut-être pas une. C’est plutôt un bon usage des dispositifs existants. Ce qui distingue les chefs d’entreprise, c’est leur propension à anticiper. Là où certains découvrent trop tard le stage de récupération, eux y inscrivent parfois même leurs cadres. Parce que perdre un permis ne s’improvise pas, et qu’en récupérer les points non plus.