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C’est officiel, un controle technique tous les ans pour les deux roues « sinon ils font n’importe quoi » estime cette député

Alors que le contrôle technique des deux-roues a récemment été instauré, de nouvelles voix s’élèvent déjà pour en renforcer la fréquence. Une députée crée la polémique en réclamant un passage obligatoire tous les ans, suscitant des réactions contrastées.

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Depuis l’entrée en vigueur du contrôle technique pour les motos au printemps dernier, les débats ne faiblissent pas. Dernier épisode en date : une déclaration tranchée de la députée Émilie Roussel (Horizons), affirmant que « sans contrôle annuel, certains motards font n’importe quoi ». Une position qui fait réagir autant qu’elle divise.

Un contrôle jugé trop espacé selon certains élus

Instauré officiellement depuis le 15 avril 2024, le contrôle technique pour les deux-roues motorisés avait été une mesure longtemps bloquée, puis finalement appliquée sous la pression de l’Union européenne. Mais dès aujourd’hui, sa périodicité alimente déjà les désaccords politiques.

« Je reçois des remontées de terrain d’assureurs, de gendarmes, de citoyens même, qui témoignent de motos dans un état lamentable – freins douteux, pneus lisses, phares hors service. C’est un danger pour tout le monde. Le contrôle tous les trois ans n’est pas suffisant », martèle Émilie Roussel lors d’une commission parlementaire à l’Assemblée.

« Laisser trois ans entre deux inspections, c’est ouvrir une fenêtre où certains usagers se croient impunis. Ils trafiquent, ignorent les règles, et nous laissons faire. Moi, je suis claire : il faut passer au contrôle annuel, sinon ils font n’importe quoi. » — Émilie Roussel, députée Horizons

La règlementation actuelle en détails

Pour l’instant, le cadre légal appliqué en France reste plus souple. Le calendrier adopté prévoit :

  • Premier contrôle obligatoire cinq ans après la première mise en circulation
  • Puis un contrôle tous les trois ans
  • Exception : tous les cinq ans pour les véhicules classés de collection

Pour 2025, le planning vise les motos immatriculées entre 2017 et 2019. Le contrôle portera sur près de 80 points techniques, dont les organes de sécurité, les nuisances sonores ou encore l’émission de polluants. Le coût varie entre 50€ et 75€, et une infraction peut entraîner une amende de 135€, avec immobilisation possible du véhicule en cas de manquement grave.

Comparaison avec nos voisins européens

Les défenseurs d’un rythme annuel pointent du doigt le retard français par rapport à certains pays :

Pays Périodicité du contrôle technique moto
Allemagne Tous les 2 ans
Autriche Annuel après deux premiers contrôles biennaux
Espagne Tous les 2 ans
Finlande, Irlande, Pays-Bas Pas de contrôle obligatoire

La France, avec ses premières vérifications à cinq ans puis tous les trois, adopte donc une voie médiane. Mais pas assez contraignante au goût de certains parlementaires.

Une proposition qui divise jusque dans les rangs gouvernementaux

Interrogé sur la question, un conseiller au cabinet du ministère des Transports assure qu’il n’est « pas prévu de modifier la fréquence actuelle à ce stade ». Du côté des motards aussi, l’idée d’un contrôle annuel passe mal.

« C’est déjà une contrainte supplémentaire qui nous frappe alors qu’on n’est pas responsables des accidents en majorité. Un contrôle annuel, c’est juste pénaliser ceux qui entretiennent leur machine correctement », dénonce Julien M., président d’un club moto à Toulouse.

Les associations de motards, comme la FFMC, ont d’ores et déjà prévu de manifester si une telle proposition venait à être formalisée.

Un débat encore ouvert sur la sécurité des deux-roues

Avec plus de 600 000 motocyclettes circulant activement en France, la question de leur sécurité demeure centrale. En 2023, 716 motards sont décédés sur les routes françaises selon la Sécurité routière. Un chiffre stable, mais préoccupant selon les experts.

Faut-il pour autant imposer une contrainte supplémentaire, sans concertation ? Émilie Roussel promet de déposer une proposition de loi sur le contrôle technique annuel « avant la fin du premier trimestre 2026 ». Ce sera alors au législateur, et potentiellement à la rue, de trancher.

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