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- Le franc, une monnaie disparue mais pas oubliée
- Les collectionneurs s’arrachent certaines pièces rares
- Une conversion impossible mais une revente libre
- L’incertitude des valeurs : du métal à l’émotion
- L’or et l’argent des anciens francs attisent toujours les convoitises
- L’État observe sans intervenir directement
- Savoir reconnaître un vrai trésor domestique
- Derrière chaque tiroir fermé, une part du patrimoine national silencieux
Le franc, une monnaie disparue mais pas oubliée
Officiellement retiré de la circulation le 17 février 2002, le franc a cessé d’avoir cours légal au profit de l’euro. Durant près d’un demi-siècle, il aura rythmé la vie économique du pays avant de disparaître dans les coffres ou les tiroirs des particuliers.
Selon les estimations publiées par la Banque de France, environ 3,5 milliards de pièces et 600 millions de billets n’ont jamais été échangés. L’équivalent potentiel d’un milliard d’euros qui dort encore dans les foyers. Ces chiffres traduisent autant la nostalgie que l’oubli : beaucoup ont gardé leurs francs « pour souvenir », sans imaginer qu’ils pourraient un jour prendre de la valeur.

Les collectionneurs s’arrachent certaines pièces rares
Sur le marché numismatique, certaines pièces françaises connaissent depuis quelques années une flambée spectaculaire. Les modèles frappés en faible quantité ou présentant des particularités techniques sont particulièrement recherchés.
- La pièce de 1 franc Semeuse millésime 1991 se négocie jusqu’à 250 euros si elle est neuve.
- La pièce commémorative de 10 francs Mathieu (1988) atteint parfois 150 euros selon son état.
- Certaines éditions fautées — marquages décalés ou inscriptions inversées — dépassent allègrement les 300 euros.
Derrière ces montants se cache un marché structuré : maisons spécialisées, ventes aux enchères en ligne, foires numismatiques régionales. La Fédération française des associations numismatiques recense plus de 150 clubs actifs dans tout le pays. Le phénomène dépasse donc largement le simple engouement nostalgique.
Une conversion impossible mais une revente libre
La Banque de France ne procède plus depuis février 2012 au change des billets et pièces en francs contre des euros. Le délai légal était fixé à dix ans après l’introduction de l’euro fiduciaire. Ceux qui espéraient échanger leurs anciens fonds officiels ont manqué cette échéance définitive.
Toutefois, rien n’empêche aujourd’hui leur revente sur le marché secondaire. Les transactions entre particuliers restent libres, sous réserve d’une déclaration fiscale en cas de gains importants. Les sites spécialisés comme Catawiki ou Delcampe recensent chaque semaine plusieurs milliers d’annonces liées au franc français.
L’incertitude des valeurs : du métal à l’émotion
Une pièce en franc peut valoir moins que son poids en cuivre… ou mille fois plus si elle coche les bons critères : rareté du millésime, état impeccable, tirage limité ou erreur d’estampillage. L’expertise devient alors essentielle pour éviter les illusions.
Type | Tirage estimé | Cote moyenne actuelle (bon état) |
---|---|---|
1 franc Semeuse (1960) | Plus de 100 millions | 1 à 2 € |
10 francs Hercule (1974) | 60 millions | 3 à 5 € |
20 francs Turin (1939) | Moins de 5 millions | 50 à 120 € |
100 francs Panthéon argent (1995) | 4 millions | 40 à 70 € |
Là où certains voient un placement, d’autres perçoivent surtout une mémoire collective figée dans le métal. Entre spéculation et sentimentalisme, chaque pièce raconte un fragment du XXe siècle français — parfois mieux qu’un manuel d’histoire.

L’or et l’argent des anciens francs attisent toujours les convoitises
Certaines séries frappées en métaux précieux – notamment les “Napoléon” en or ou les “Hercule” en argent – n’ont jamais cessé d’être échangées sous forme d’investissement. Leur valeur suit directement celle des cours mondiaux des métaux précieux.
CollectionCette pièce de 2 euros va bouleverser votre vie : des collectionneurs offrent jusqu’à 80 000 eurosD’après les données publiées par la Monnaie de Paris début 2024, plus de deux tonnes d’or issues d’anciens francs auraient encore vocation à circuler sous forme boursable. Une situation paradoxale : ces pièces ne valent plus rien comme monnaie officielle mais restent cotées au gramme près sur le marché international.
L’État observe sans intervenir directement
Aucune initiative publique n’est prévue pour récupérer ou expertiser ces anciennes devises. La Banque de France conserve seulement un rôle muséal et documentaire. L’institution rappelle que toute pièce retrouvée relève désormais du domaine privé.
Cet abandon laisse place à une économie parallèle où se mêlent brocanteurs passionnés et acheteurs avertis. Les autorités fiscales surveillent ce commerce marginal lorsque les volumes deviennent significatifs : au-delà de 5 000 € par an, les revenus issus des ventes doivent être déclarés comme gains occasionnels sur biens meubles.

Savoir reconnaître un vrai trésor domestique
L’expertise demeure la clé pour distinguer une simple pièce courante d’un véritable objet rare. Les professionnels recommandent plusieurs réflexes avant toute vente :
- Ne jamais nettoyer ou polir une pièce ancienne : cela réduit sa valeur potentielle.
- Conserver tout emballage ou certificat éventuel lié aux éditions commémoratives.
- S’adresser à un numismate agréé inscrit auprès du Syndicat national des experts numismates et numismates professionnels (SNENNP).
- Toujours comparer plusieurs cotes avant fixation du prix final.
Derrière chaque tiroir fermé, une part du patrimoine national silencieux
L’époque où l’on payait son pain avec dix francs semble appartenir à une autre vie. Pourtant, près d’un quart des ménages français admettent conserver quelques pièces selon un sondage Ifop réalisé fin 2023 pour un site spécialisé dans la revente d’or et d’argent. Ce stock diffus symbolise autant la prudence que l’attachement national à une monnaie disparue trop vite pour être oubliée.
Ainsi, chaque boîte trouvée au fond d’une armoire peut révéler une double surprise : celle du souvenir et celle, parfois bien réelle, du gain financier inattendu.
Trop nostalgique cet article… j’en ai eu les larmes aux yeux 🥲
Quelqu’un sait si les pièces étrangères valent aussi quelque chose ?
Cet article est passionant, bravo à l’auteur 👏
Mon oncle avait des 20 francs Turin, je vais vérifier leur valeur !
C’est dingue comme le métal garde la mémoire du temps.
On devrait presque organiser une chasse au trésor nationale 😂
Tres bon article! J’ai appris bcp sur les “Hercule”.
Je doute que mes vieux francs valent plus que quelques centimes…
Merci pour les conseils sur le nettoyage, j’allais justement les frotter 😅
Est-ce qu’on peut vendre ces pièces sur Leboncoin sans problème ?
C’est fou le nombre de gens qui gardent encore des francs !
L’article est bien mais un peu long à lire sur téléphone.
Mon grand-père avait gardé des Napoléons… On dirait qu’il avait raison ! 💰
Je croyais que tout avait été converti en euros en 2002, quelle surprise.
Marrant comme tout ce qui était banal devient précieux avec le temps.
Et comment on reconnaît une “faute” sur une pièce ? 🤔
J’ai justement trouvé une boîte pleine de francs l’autre jour, ça tombe bien !
Excellent résumé, j’apprends plein de choses ici.
Trop tard pour échanger mes billets à la Banque de France, dommage 😢
Waouh, 250 euros pour une pièce d’un franc, incroyable !
Je suis sceptique… Qui achète réellement ces vieilles pièces ?
Très intéressant, ça donne envie de se lancer dans la numismatique.
Merci pour les infos, je vais fouiller le grenier de mes parents 😅
Est-ce que la pièce de 10 francs Mathieu est vraiment recherchée ou c’est juste un effet de mode ?
Super article, j’ignorais totalement que certaines pièces pouvaient valoir autant !
Oui j’en ai mais je sais pas à qui les faire espertiser