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Client Revolut : fausse vérification KYC, alerte des autorités sur des comptes vidés

Depuis plusieurs semaines, des utilisateurs de Revolut affirment avoir été victimes de faux contrôles d’identité.

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Derrière ces demandes de vérification, des fraudeurs parviennent à vider des comptes, poussant les autorités financières à lancer un signal d’alerte.

Les services de paiement en ligne connaissent une croissance fulgurante. Revolut, acteur majeur de la fintech européenne, revendique aujourd’hui plus de 35 millions d’utilisateurs dans le monde. Mais cette expansion attire aussi des cybercriminels qui exploitent les failles humaines. Les témoignages de clients piégés par de fausses vérifications KYC (Know Your Customer) se multiplient, et les autorités commencent à s’inquiéter de l’ampleur du phénomène.

Une méthode de fraude qui cible la confiance

Le principe de l’arnaque est simple. Les fraudeurs contactent les clients en se faisant passer pour le service client de Revolut. Ils réclament une nouvelle vérification KYC, procédure pourtant obligatoire et bien connue des utilisateurs. Le ton est rassurant, l’approche professionnelle, et les victimes finissent par transmettre documents et informations confidentielles.

Dans plusieurs cas, les escrocs ont ensuite pris le contrôle du compte et procédé à des virements rapides vers des portefeuilles numériques difficiles à tracer. Selon les informations recueillies, les sommes détournées varient de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros.

« J’ai reçu un message m’invitant à vérifier mon identité pour éviter la suspension de mon compte. Tout semblait authentique, même le logo et l’adresse mail. Quelques heures plus tard, mon solde avait disparu », raconte Karim, un client basé à Lyon.

Les autorités financières tirent la sonnette d’alarme

Face à la multiplication des signalements, plusieurs régulateurs européens, dont l’Autorité des marchés financiers en France, mettent en garde contre ces pratiques. Ils rappellent que les procédures officielles de vérification ne passent jamais par des liens envoyés par email ou par messagerie instantanée. Revolut, de son côté, affirme renforcer ses protocoles de sécurité et travailler avec les forces de l’ordre.

Des chiffres qui inquiètent

Les données récoltées montrent une tendance inquiétante : les signalements liés aux faux KYC ont doublé en moins d’un an. Les associations de consommateurs font état d’une recrudescence des plaintes concernant les néobanques et les services financiers en ligne.

Année Signalements liés aux faux KYC Montant estimé des pertes
2022 1 200 4,5 millions €
2023 2 400 9,8 millions €
2024 (janv.-juin) 1 900 7,3 millions €

Les recommandations pour les utilisateurs

Les experts en cybersécurité insistent sur la vigilance des clients. La meilleure protection reste la méfiance face aux sollicitations non sollicitées. Quelques réflexes peuvent limiter les risques :

  • Ne jamais cliquer sur un lien reçu par email ou SMS prétendant venir de Revolut.
  • Vérifier directement dans l’application officielle toute demande de vérification.
  • Signaler immédiatement toute tentative suspecte auprès du service client.
  • Activer la double authentification et surveiller régulièrement les mouvements sur son compte.

Un débat sur la responsabilité

La question qui divise reste celle de la responsabilité. Les clients estiment que les plateformes doivent mieux protéger leurs utilisateurs, tandis que les fintechs rappellent que la sécurité repose aussi sur la vigilance individuelle. Les régulateurs, eux, envisagent déjà d’imposer de nouvelles obligations en matière de communication et de traçabilité.

« On nous demande d’avoir confiance dans ces nouveaux acteurs financiers, mais quand nos comptes sont vidés, la responsabilité semble toujours nous retomber dessus », s’indigne Karim, qui attend encore un remboursement partiel.

Vers un renforcement des contrôles

Les prochains mois seront déterminants. Revolut et d’autres néobanques devront prouver leur capacité à protéger leurs clients face à des escroqueries de plus en plus sophistiquées. Les autorités, elles, semblent prêtes à durcir le cadre réglementaire. Un bras de fer s’annonce sur la répartition des responsabilités, et les utilisateurs, eux, demandent des garanties concrètes.

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