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Derrière ces démarches, des escroqueries bien organisées. Les forces de l’ordre appellent à la vigilance et proposent une méthode simple pour déjouer ces fraudes.
Ces derniers mois, les gendarmeries de plusieurs départements ont relevé une recrudescence d’usurpations d’identité de techniciens Enedis. Les malfaiteurs se présentent au domicile, souvent en journée, et profitent de la confiance des habitants pour soutirer de l’argent ou pénétrer dans les logements. Les victimes sont majoritairement des personnes âgées, mais personne n’est totalement à l’abri. Face à ce phénomène, les autorités rappellent que quelques réflexes suffisent pour identifier un imposteur.
Un phénomène qui prend de l’ampleur
Dans certaines communes rurales, les gendarmes enregistrent plusieurs plaintes par mois. À chaque fois, le scénario est similaire : un individu se présente comme technicien Enedis, prétend devoir contrôler un compteur ou effectuer une mise à jour, puis demande un règlement immédiat ou tente de détourner l’attention pour fouiller les pièces du logement.
Les chiffres sont parlants : selon des données communiquées localement, près de 60 % des tentatives ciblent des personnes vivant seules. Les escrocs profitent de la méconnaissance des procédures réelles d’Enedis. Pourtant, une simple vérification permet souvent de faire la différence entre un vrai agent et un imposteur.

Deux questions pour lever le doute
Lors d’un entretien avec la gendarmerie d’un département particulièrement touché, un adjudant m’a confié que la méthode la plus efficace repose sur deux questions simples, à poser immédiatement à la personne qui se présente à votre porte.
« Quand quelqu’un se dit technicien Enedis, il faut lui demander son ordre de mission et vérifier s’il est censé intervenir sur rendez-vous. Si la personne ne peut pas répondre clairement à ces deux points, c’est suspect. »
Concrètement, un vrai agent Enedis :
- Dispose toujours d’un ordre de mission nominatif, qu’il doit être en mesure de présenter sur demande.
- N’intervient jamais sans rendez-vous préalable pour une intervention payante. Les opérations planifiées sont annoncées par courrier ou par SMS, jamais à l’improviste.
Les bons réflexes à adopter
Au-delà de ces deux questions clés, plusieurs comportements peuvent alerter. Les imposteurs insistent souvent pour entrer immédiatement, évitent de montrer une pièce d’identité professionnelle et cherchent à isoler le résident. À l’inverse, un agent officiel accepte sans difficulté que l’on vérifie ses informations.
Vrai technicien Enedis | Faux technicien |
---|---|
Présente un badge nominatif et un ordre de mission | Évite de montrer un document officiel |
Intervient sur rendez-vous confirmé à l’avance | Arrive à l’improviste sans avertissement |
Ne demande jamais de paiement immédiat sur place | Exige de l’argent ou un règlement en espèces |
Des habitants partagés entre vigilance et inquiétude
Au fil de mes échanges, j’ai constaté que certains habitants hésitent à refuser l’accès, par peur de commettre une erreur face à un vrai agent. Cette incertitude est précisément ce que recherchent les escrocs. Pourtant, les forces de l’ordre insistent : mieux vaut refuser une entrée que de courir un risque. En cas de doute, il est toujours possible de contacter Enedis ou la gendarmerie pour vérifier la légitimité de l’intervention.
« Les gens craignent de paraître impolis, mais la sécurité doit passer avant tout. Un vrai professionnel comprendra toujours qu’on veuille vérifier son identité. »

Une vigilance collective
La prévention reste le meilleur moyen de limiter les arnaques. En parler autour de soi, surtout auprès des personnes vulnérables, permet de réduire l’effet de surprise dont profitent les escrocs. Les mairies, les associations locales et les services de gendarmerie multiplient les campagnes d’information, mais la première barrière reste la méfiance individuelle.
La prochaine fois qu’un prétendu technicien frappe à votre porte, rappelez-vous ces deux questions simples. Elles suffisent souvent à faire tomber le masque d’un imposteur. Et si le doute persiste, la gendarmerie encourage à composer le 17 sans attendre.