Ces deux étudiants viennent de remporter un deuxième jackpot Euromillions depuis la rentrée : « on a developpé une IA quis nous aide à choisir les numéros »

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• Une IA taillée pour battre le hasard ?
  • Des affirmations difficiles à vérifier
• Des résultats plus modestes ailleurs
• Objectif million… ou buzz ?

Étudiants en double cursus ingénierie et mathématiques appliquées, Nathan et Amir, 22 et 23 ans, affirment avoir remporté deux jackpots significatifs à l’Euromillions entre début septembre et fin septembre. Selon leurs dires, la clé de leur réussite ne tiendrait ni au hasard, ni à la chance aveugle, mais bien à une intelligence artificielle de leur propre conception. « On a développé une IA qui nous aide à choisir les numéros », m’a confié Nathan, dans un entretien mené dans un café nantais bondé, quelques jours après le second tirage gagnant.

Une IA taillée pour battre le hasard ?

À les entendre, tout a commencé comme un projet universitaire. « On voulait tester des modèles prédictifs sur des données chaotiques. On a d’abord pensé aux paris sportifs, puis on s’est focalisés sur les loteries. L’Euromillions nous paraissait un défi impossible », explique Amir, portant encore le badge de son école d’ingénierie. L’application qu’ils développent, basée sur une approche mêlant machine learning et analyse probabiliste des tirages passés depuis 2004, aurait correctement identifié deux séries de numéros — ou du moins, tout juste assez pour leur permettre des gains massifs.

Le premier gain — non confirmé officiellement — remonterait au 5 septembre, bénéficiant d’un jackpot de plus de 65 millions d’euros. Le deuxième, selon eux, aurait été empoché le 26 septembre, lors du tirage à 130 millions d’euros. Ces deux tirages ont bien été remportés chacun une seule fois durant le mois selon les archives officielles de la FDJ.

Des affirmations difficiles à vérifier

Contactée à plusieurs reprises, la Française des Jeux n’a pas souhaité confirmer l’identité des gagnants, ni détailler davantage les localisations des joueurs ayant décroché ces deux sommes. D’ordinaire, la confidentialité entourant les gains de l’Euromillions est stricte. Ce flou alimente le scepticisme, voire la défiance. Sont-ils vraiment les auteurs des deux grilles gagnantes ?

Certains indices alimentent le doute. En recoupant les témoignages avec les règlements officiels, je n’ai trouvé aucune trace officielle de leurs noms dans les bases de données journalistiques en lien avec les remises de gains massifs. Pire : une récente enquête publiée en Italie revient sur un cas très ressemblant impliquant trois étudiants de l’Université de Salento ayant remporté 47 500 € au loto italien en utilisant une IA — mais aucun lien n’est établi avec Nathan et Amir.

« On n’a pas diffusé notre identité car on voulait d’abord sécuriser les gains, éviter toute pression. Maintenant qu’on a déposé la base de notre IA, on peut en parler un peu plus librement. Notre méthode ne garantit rien, elle repère juste des patterns dans le chaos. » — Amir

Des résultats plus modestes ailleurs

Leur projet soulève une question délicate : une IA peut-elle vraiment battre les statistiques faramineuses de l’Euromillions ? Les tests menés depuis mars 2025 par divers laboratoires ou curieux technophiles ne sont pas encourageants. J’ai étudié en détail les bilans de plusieurs simulations publiques de ChatGPT appliqué aux tirages :

Aucun ne dépasse les espérances de gains avoisinant les 1 sur 139 838 160, c’est-à-dire les chances de trouver la combinaison exacte d’un jackpot selon la probabilité officielle. Le fossé reste immense entre théorie et fortune.

Objectif million… ou buzz ?

Malgré les zones d’ombre, les deux étudiants disent vouloir poursuivre leur projet. Selon eux, le vrai objectif n’est pas de devenir milliardaires de la loterie, mais de valider une méthode scientifique sur un système réputé imprévisible. À ce stade, les preuves manquent — mais leur discours structuré force à s’attarder un peu plus sérieusement.

• Ils pensent coder une interface publique de simulation d’IA pour tester des combinaisons.
• Ils ont parlé à deux enseignants impliqués dans la validation académique de leurs choix méthodologiques.
• Ils projettent de déposer une méthodologie auprès d’un organisme scientifique indépendant.

Fantaisie méthodique ou projet prometteur ? Difficile de trancher. Ce qui est sûr, c’est que la loterie reste, jusqu’ici, un exercice d’incertitude profondément humaine. Et ceux qui prétendent en connaître les mécaniques, s’exposent à marcher sur un fil ténu entre innovation et illusion.