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Les habitants d’un quartier entier se retrouvent depuis plusieurs semaines privés de courrier. Derrière cette suspension inhabituelle se cache un événement marquant, qui interroge sur les conditions de travail des facteurs et la sécurité de leurs tournées.
La Poste a pris une décision radicale : interrompre la distribution du courrier dans une partie d’une ville française. Cette mesure, rarissime, ne fait pas suite à un mouvement social ni à un problème logistique, mais à un incident qui a profondément marqué ses agents. L’affaire soulève des questions sur la protection des postiers et la responsabilité des habitants.
Une suspension décidée après un incident grave
Depuis la fin du mois d’août, plusieurs dizaines de foyers n’ont plus vu passer leur facteur. Les lettres et colis les attendent désormais au bureau de poste le plus proche. La raison ? Une agression subie par une factrice lors de sa tournée. Selon les informations recueillies, il s’agit d’une morsure infligée par un chien, qui a entraîné une blessure sérieuse et un choc psychologique durable.
La Poste a confirmé que l’agente concernée avait été hospitalisée et placée en arrêt de travail. L’entreprise a immédiatement suspendu la desserte de la zone, invoquant la nécessité de garantir la sécurité de ses employés. Les collègues, eux, refusent de reprendre la tournée tant que des mesures concrètes n’ont pas été prises pour éviter un nouvel incident.
« J’ai vu ma collègue revenir en sang, terrorisée. Depuis, impossible pour nous de travailler normalement dans ce quartier. On ne peut pas faire comme si de rien n’était », confie un facteur du centre de distribution local.
Un problème récurrent pour les facteurs
Les agressions canines ne sont pas un phénomène isolé. Selon les chiffres communiqués par La Poste, elles représentent la troisième cause d’accident du travail chez les facteurs, après les chutes et les accidents de la route. Chaque année, plusieurs centaines de postiers sont victimes de morsures, parfois graves, qui nécessitent des soins médicaux et des arrêts prolongés.
Les situations rencontrées sont variées : chiens échappés dans la rue, portails mal fermés, animaux laissés sans surveillance dans des parties communes. Derrière chaque incident, c’est un facteur qui se retrouve exposé, souvent sans possibilité d’anticiper le danger.
Les principales causes d’accidents pour les facteurs
Cause | Proportion estimée |
---|---|
Chutes (escaliers, trottoirs, intempéries) | 40 % |
Accidents de la route (vélo, scooter, véhicule de service) | 35 % |
Agressions canines | 15 % |
Autres (incivilités, troubles divers) | 10 % |
Les habitants face à une situation inédite
Pour les résidents concernés, cette suspension pose un problème quotidien. Ils doivent se déplacer pour récupérer leur courrier, parfois à plusieurs kilomètres de chez eux. Certains comprennent la décision de La Poste, d’autres dénoncent une sanction collective.
- Les personnes âgées ou à mobilité réduite peinent à se rendre au bureau de poste.
- Les travailleurs attendent des documents administratifs qui n’arrivent pas.
- Les commerçants locaux voient leurs livraisons retardées.
Cette tension met en lumière un dilemme : comment protéger les agents sans pénaliser les habitants ? La Poste, de son côté, affirme qu’elle reprendra la distribution uniquement lorsque des garanties de sécurité auront été mises en place par les propriétaires du chien.
« On ne demande pas grand-chose. Juste de pouvoir exercer notre métier sans craindre de finir à l’hôpital. La balle est dans le camp des habitants et des autorités locales », ajoute le facteur interrogé.

Une question de responsabilité collective
Cette affaire dépasse le simple cadre d’un incident isolé. Elle rappelle que la sécurité au travail des facteurs dépend aussi du comportement des habitants. Un chien non maîtrisé, un portail mal fermé, un accès dangereux : autant de détails qui peuvent avoir des conséquences lourdes.
La décision de La Poste de suspendre la distribution choque certains, mais elle met en lumière une réalité souvent ignorée : derrière chaque tournée, il y a des risques concrets. La question reste ouverte : faut-il renforcer la réglementation pour contraindre les propriétaires d’animaux à sécuriser leurs domiciles ? Ou doit-on trouver des solutions locales, au cas par cas ?
JournalCode d’affranchissement invalide : le modèle de réclamation à copierCe débat, désormais posé, dépasse le simple cadre de ce quartier. Il interroge la relation entre service public, sécurité au travail et responsabilité citoyenne. Une chose est certaine : tant que le traumatisme des facteurs ne sera pas pris en compte, le courrier ne retrouvera pas son chemin habituel.