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Dans cette ville française, la Poste stoppe la distribution du courrier à cause du traumatisme de ses facteurs

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Dans une commune de Haute-Loire, les habitants se retrouvent privés de courrier depuis plusieurs semaines. Une situation inhabituelle qui interroge sur les conditions de travail des facteurs et les risques auxquels ils sont régulièrement confrontés.

La Poste a suspendu la distribution du courrier dans une résidence du Puy-en-Velay après un incident marquant. Ce qui pourrait sembler exceptionnel révèle en réalité une problématique plus large : les agressions subies par les agents en tournée sont loin d’être rares. Entre contraintes physiques et menaces extérieures, leur métier reste exposé.

Un arrêt brutal de la distribution

Depuis le 23 août, les habitants d’un immeuble du Puy-en-Velay ne reçoivent plus leurs lettres ni leurs colis à domicile. L’événement déclencheur : l’agression violente d’une factrice par un chien appartenant à un résident du quartier. L’animal a échappé à son propriétaire et mordu la postière à l’avant-bras. Transportée à l’hôpital, elle a subi une intervention chirurgicale et se trouve toujours en arrêt de travail.

« Je ne peux plus retourner dans cette rue, ni même imaginer reprendre ma tournée comme avant. On parle souvent de service public, mais derrière il y a des personnes qui vivent avec la peur au ventre après ce genre d’accident. »

Face à ce traumatisme, ses collègues ont refusé de reprendre le relais dans cette zone. La direction de La Poste a pris la décision de suspendre la distribution tant que des garanties de sécurité ne seront pas apportées.

Des habitants contraints de se déplacer

Privés de courrier à domicile, les riverains doivent désormais récupérer leurs lettres et colis au bureau de poste des Carmes, situé en centre-ville. Cette mesure, censée être provisoire, suscite un certain mécontentement parmi les habitants qui dénoncent une double pénalisation : l’absence de service et la contrainte de déplacement.

  • Les courriers ordinaires sont conservés au guichet.
  • Les recommandés nécessitent une présentation de pièce d’identité.
  • Les colis sont stockés pour une durée limitée avant retour à l’expéditeur.

Certains résidents comprennent néanmoins la position des facteurs, rappelant qu’un accident grave ne peut pas être ignoré. D’autres estiment que la responsabilité incombe avant tout au propriétaire du chien.

Un problème récurrent pour les facteurs

Les agressions canines ne sont pas anecdotiques. Selon les données internes de La Poste, elles représentent la troisième cause d’accidents de travail pour les facteurs, après les chutes et les accidents de circulation. Chaque année, plusieurs centaines de déclarations d’incidents liés à des chiens sont enregistrées.

Type d’accident Part estimée des cas
Chutes et glissades 45 %
Accidents de la route 30 %
Agressions canines 15 %
Autres incidents 10 %

La Poste rappelle régulièrement que tout chien est susceptible de mordre, même s’il n’a jamais montré de signe d’agressivité. La vigilance des propriétaires reste donc déterminante. Pourtant, dans certains quartiers, la prévention peine à être appliquée.

Une question de responsabilité collective

Le cas du Puy-en-Velay ouvre un débat délicat : jusqu’où un service public doit-il aller face à des risques pour ses agents ? Les habitants touchés par cette suspension se sentent lésés, mais les facteurs revendiquent leur droit à travailler sans mettre leur intégrité en danger. Les tensions sont palpables.

« On nous demande de continuer comme si de rien n’était, mais personne n’accepterait d’aller chaque jour au travail en sachant qu’un chien peut surgir et vous mutiler. Nous ne sommes pas des héros, juste des salariés qui veulent rentrer entiers le soir. »

Pour l’heure, la reprise de la distribution dépend des mesures qui seront prises par le propriétaire du chien et par la copropriété. La Poste, de son côté, maintient sa ligne : pas de retour des facteurs tant que la sécurité n’est pas garantie. Une décision qui divise, mais qui met en lumière un sujet rarement discuté : la vulnérabilité des agents de terrain dans ce métier que l’on croit souvent tranquille.

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